https://www.lachambre.be/FLWB/PDF/55/0210/55K0210004.pdf

Pour Ecolo, cet accord est une victoire !

Les infirmiers doivent constamment s’adapter aux changements notamment politiques. Voter un Fonds c’est une chose, affecter des moyens budgétaires en est une autre.

Le travail n’est pas fini

D’autres besoins sociaux et environnementaux méritent une réponse. Il n’existe pas de plan pour les blouses blanches comme pour la justice ou pour le rail. Parce que pour cela, il faut un gouvernement.

Mon interpellation à la Ministre Maggie De Block

 » Madame la Ministre, Chers collègues,
le personnel infirmier est en souffrance et depuis trop longtemps. Le nombre de travailleurs malades explose, les démissions, les burn-outs et les postes qui restent vacants aggravent le phénomène de pression sur le personnel en place, qui ne parvient plus à lever le pied. Des soignants maltraités ne peuvent pas être durablement des soignants bien traitants !
Ce qui nous revient du terrain, c’est que les infirmiers et les infirmières doivent constamment s’adapter aux changements technologiques, socio-économiques ou politiques. Prenons l’hospitalisation à domicile ou la limitation de la durée de séjour : ce sont de nouvelles décisions politiques qui nécessitent des moyens sur le terrain. Si les pouvoirs publics ont une responsabilité fondamentale de mettre en place des politiques pour améliorer la santé des citoyen.ne.s, ils ont aussi la responsabilité de donner les moyens pour les implémenter. Alors face à cette urgence, il y a eu ce vote en plénière pour affecter un fonds au bénéfice des blouses blanches.
Mais voter un fonds, c’est une chose… Affecter les moyens budgétaires, trouver les moyens techniques pour qu’ils bénéficient au terrain, c’en est une autre !
Et donc, depuis le vote en plénière, les écologistes ont travaillé activement à l’élaboration de la proposition de loi, avec l’aide précieuse du secteur, dont il faut souligner la mobilisation efficace, pour coller au plus près des besoins. Raison pour laquelle, nous avons proposé dès le départ de passer par le Maribel social.
Il était pour nous essentiel de travailler de manière efficace, rapide et constructive. De commissions en auditions, de rPour Ecolo, cet accord est une victoire: « Les infirmiers doivent constamment s’adapter aux changements notamment politiques. Voter un Fonds c’est une chose, affecter des moyens budgétaires en est une autre « , a ajouté la députée écologiste Laurence Hennuy.éunions en groupes de travail techniques, nous sommes parvenus en trois semaines à un accord que nous estimons équilibré, qui permet, en tout cas, de répondre à l’objectif initial : renforcer la présence de bras autour du patient, quel que soit son statut, qu’il soit en hôpital ou à domicile.
Toutes les infirmières et tous les infirmiers, quel que soit leur statut et leur secteur, doivent bénéficier de ce fonds. Nous y avons veillé, tel que nous nous y étions engagés !
Pratiquement, en 2019, 59 millions sont prévus pour le personnel salarié des hôpitaux privés et publics et des soins à domicile via le Maribel. Comme l’affectation des fonds se fait sur base d’une concertation paritaire locale, nous avons la garantie qu’ils répondront aux besoins du terrain.
La proposition de loi prévoit également une enveloppe de 8 millions pour les infirmier.e.s de soins à domicile indépendants, qui assurent un énorme travail de première ligne. Les modalités d’affectation des fonds et les objectifs devront encore être affinés en groupe de travail.
Nous resterons en tout cas très attentifs à la pérennisation de ce fonds pour les prochaines années, à commencer par 2020, à l’évaluation de son bon fonctionnement à très court terme, c’est-à-dire à l’affectation réelle des moyens à l’augmentation nette d’emploi, et nous proposerons des améliorations le cas échéant.
Oui, nous nous réjouissons d’avoir consacré un budget conséquent à la santé parce que c’est un domaine essentiel pour nous.
Cela a un impact important pour les finances publiques, nous l’assumons. Le déficit public précédait cette mesure. Si cet enjeu doit être résolu, il ne peut l’être au détriment de besoins essentiels, comme ceux des blouses blanches et de leurs patients.
Mais nous sommes aussi très conscients que d’autres besoins sociaux et environnementaux méritent réponse. Il faudra réaliser des économies, des gains d’efficience, trouver de nouvelles recettes : nous sommes tout à fait prêts à y travailler !
Le Parlement a réalisé un travail un peu inédit, nous sommes arrivés à cet accord parce que des partis ont accepté de voir la réalité en face, ont accepté de prendre leurs responsabilités et de travailler ensemble.
Cela ne s’est pas fait sans éclat de voix, mais nous avons agi dans un temps record, comme nous nous y étions engagés à le faire vis-à-vis des blouses blanches.
Prenons cela comme un exercice constructif, qui, nous l’espérons, pourra servir d’exemple pour former un gouvernement.
Car si nous pouvons voter aujourd’hui l’affectation d’un fonds Blouses blanches, il n’existe toujours pas de vision à moyen long terme pour le secteur, il n’existe pas de véritable Plan blouses blanches. Comme il n’existe pas de plan pour la Justice ou le rail.
Parce que ça, c’est le rôle d’un gouvernement. D’une majorité et d’un Gouvernement visionnaires et courageux, que nous appelons de tous nos voeux, pour répondre aux urgences économiques, écologiques et sociales face auxquelles nous nous trouvons! «